12 Juillet / 8h-18h
DU
CAP CORSE
AUX
AMÉRIQUES!

De tout temps, les Capcorsins ont été des marins, des corsaires, des explorateurs mais aussi des « conquistadors » partis vers le nouveau monde comme orpailleurs, commerçants, agriculteurs et ce depuis le XVIème jusqu’au début du XXème siècle. Certains sont restés « là-bas » et ont fait souche, d’autres sont revenus riches de biens mais aussi d’idées innovantes, de techniques venues d’ailleurs et ont propagé ces nouveautés sur le sol natal. Cette quatrième journée historique organisée par Morsiglia Patrimoine retrace l’histoire de certains ces aventuriers, souvent anonymes, partis à l’autre bout du monde et décrit leurs échanges épistolaires avec leur famille restée au village.
Le matin, les conférences auront lieu dans l’église Saint-Cyprien. L’accueil se fera à partir de 8H30. Navettes gratuites au départ de la mairie à partir de 8H15.
9h15. Ouverture de notre quatrième journée historique et lancement de la souscription pour la restauration de l’église Saint-Cyprien
Avec Claude Baudu, président de l’association Morsiglia Patrimoine
10h. Quelques réflexions sur la marine capcorsine durant l’époque moderne
Avec Erick Miceli, Docteur en Histoire Moderne
L’ambassadeur espagnol Zúñiga y Requenséns écrivait en 1562 que « celui qui est maître de la Corse est maître de Gênes ». Au Siècle d’or génois, la Corse était un enjeu maritime majeur pour la République de Gênes. L’expérience maritime de la Corse était divisée entre le « petit cabotage » des navires capcorsins et une navigation au plus long cours notamment présente sur le littoral occidental. Les interfaces maritimes du Cap Corse jouaient un rôle clé dans le commerce jusqu’au XVIIe siècle en captant jusqu’à 80 % des marchandises entrant sur le territoire. La performance économique des espaces portuaires était, à ce stade, déconnectée de leur urbanisme. Toutefois, à partir de 1658, la bourgeoisie bastiaise impulse une restructuration de son port, ce qui conduit à faire de Bastia la principale place maritime de Corse. Cette politique restructure les routes commerciales renforçant un axe Bastia-Terraferma mais rendant également la République dépendante de Capraia, devenue une île pivot pour son commerce.
11H15. Les familles de Morsiglia et de Centuri aux Amériques du XVIe au XVIIIe siècle
Avec Jean-Christophe Liccia, Historien
On a longtemps pensé et écrit que l’émigration des Capcorsins vers les « Amériques » avait commencé à la fin du XVIIIe siècle. La présence dans nos villages des maisons d’Américains, toutes construites au XIXe, ainsi que les récits familiaux et les traditions villageoises ont contribué à façonner cette conviction. La recherche en archives montre cependant que le phénomène est bien antérieur. Dès le milieu du XVIe, les Capcorsins, notamment de Morsiglia et Centuri, sont bien présents aux « Indes occidentales ». Nous nous attacherons à découvrir qui furent les dizaines d’individus ayant franchi très tôt l’Atlantique vers d’autres horizons, quelles furent leurs activités sur place et quels liens ils gardèrent avec leur village d’origine. Nous verrons aussi en quoi leurs parcours ont pu influencer l’émigration, plus importante et mieux connue, du XIXe siècle.
13H. Déjeuner uniquement sur inscription
L’après-midi, les conférences auront lieu dans la salle polyvalente de la mairie. L’accueil se fera à partir de 14h30.
15h. Migrants corses en Amérique
L’exemple des Capcorsins et des Balanins à Porto Rico au XIXe siècle.
Avec Laetitia Castellani, Docteur en histoire moderne, enseignante à l’université de Corse et Marie-Jeanne Paoletti, Professeur à l’université de Porto Rico.
Au XIXème siècle, l’émigration corse à Porto Rico a généralement été associée au Cap Corse d’où sont originaires 68% des migrants. Les Balanins, second groupe en importance, représentent environ 10% des partants. L’analyse du profil des migrants et de la chronologie des départs permet d’établir des similitudes et de dégager des différences entre les deux flux migratoires. Parmi les multiples facteurs identifiés, il faut mettre l’accent sur l’importance des réseaux familiaux, villageois, économiques et autres qui sont mobilisés tout au long du parcours, de la commune d’origine à l’installation à Porto Rico, sans négliger les étapes du voyage. Ces expériences vécues dans un contexte international complexe, dans le cadre de plusieurs États aux systèmes législatifs différents et conjuguées aux situations personnelles ont obligé les migrants corses à s’adapter. Certaines décisions ont eu des conséquences sur le choix de leur nationalité et ont pu contribuer à une redéfinition de leur identité et de leur culture comme pourrait le suggérer l’évolution de la langue parlée par les migrants corses de Porto Rico et surtout par leurs descendants.
15h45. Entre Corse et Venezuela : une correspondance familiale (Médori-Michelangeli, 1866-1914)
Avec Stella Medori, Maîtresse de conférences. HDR. Université de Corse.
La Corse, et particulièrement le Cap Corse, a connu un important phénomène migratoire en direction de l’Amérique Latine au XIXe siècle. L’éloignement des familles les a conduites à produire d’abondantes correspondances, se prolongeant parfois jusqu’au Premier Conflit Mondial voire au-delà. Nous proposons ici de mettre en lumière quelques aspects de la vie et des pratiques linguistiques des Corses entre l’île et le Venezuela par l’étude d’une correspondance familiale.
16H30. Fresques et plafonds peints des maisons d’Américains
Avec Michel-Edouard Nigaglioni, ancien directeur du Patrimoine de Bastia, chercheur au Service régional de l’Inventaire (Collectivité de Corse).
17H15. Synthèse et conclusion de la journée
Avec Antoine-Marie Graziani